Drame contemporain en 5 actes
De Eric Fernandez Léger
Préface
Certaines histoires ne se contentent pas de nous être racontées ; elles nous hantent, nous interpellent, et finissent par faire partie de notre propre tissu. « Les Égarés » est de celles-là. Dès les premières répliques, le lecteur ou le spectateur est happé par un mystère envoûtant, tissé autour d’un carnet ancien et d’une phrase sibylline : « Le secret de l’oubli est gravé dans l’ombre des mots. » Une quête s’amorce, celle de Paul, fatigué par un passé qu’il pressent lourd, entraînant dans son sillage la sage Claire, la pragmatique Margot, la discrète Madeleine, et l’énigmatique Monsieur Lefèvre.
Cette pièce est une ode aux non-dits, aux silences qui pèsent plus lourd que les paroles, et aux vérités qui, une fois exhumées, ont le pouvoir de libérer ou de détruire. À travers une écriture d’une beauté poétique et évocatrice, l’auteur nous convie à un véritable voyage initiatique. Chaque personnage, pris dans les mailles de ce secret familial, est confronté à ses propres démons, à ses propres choix. Le passé, loin d’être un simple décor, se révèle être un personnage à part entière, dont les murmures se font de plus en plus pressants.
L’intelligence de la construction dramatique réside dans sa capacité à nous tenir en haleine, à chaque scène, à chaque réplique. Les dialogues sont incisifs et percutants, taillés pour la scène, laissant à l’acteur un espace immense pour l’incarnation. Les références à des œuvres majeures comme « Les Misérables » ou « Le Nom de la Rose » ne sont pas de simples clins d’œil, mais des échos profonds qui enrichissent le propos, interrogeant la justice, la rédemption, et la nature même de la vérité.
Mais au-delà du mystère, « Les Égarés » est avant tout une pièce sur la reconstruction. Le secret qui éclate n’est pas une fin en soi, mais le point de départ d’une réconciliation, d’une tentative de tisser de nouveaux liens. Le projet du « Fil » – cette « maison de passage » où l’on écrit, écoute, et répare les histoires – incarne cette formidable aspiration à l’avenir. C’est un message d’espoir vibrant, une célébration de la résilience humaine et de la force du collectif.
« Les Égarés » est une pièce qui résonne longtemps après que le rideau est tombé. Elle nous rappelle que, même au cœur de l’ombre, il est toujours possible de trouver une lumière, et que les liens invisibles qui nous unissent sont parfois les plus solides. C’est une œuvre à la fois intime et universelle, qui mérite d’être lue, jouée et vécue.
L’intrigue
« Les Égarés » nous plonge au cœur d’un mystère familial captivant, initié par la découverte d’un carnet ancien et d’une phrase cryptique : « Le secret de l’oubli est gravé dans l’ombre des mots. » Paul, hanté par les non-dits de son passé et par l’héritage de son grand-père, se lance dans une quête de vérité qui va le confronter aux secrets enfouis de sa lignée.
Accompagné par Claire, une femme bienveillante et érudite, il va devoir déchiffrer des indices cachés dans des textes littéraires majeurs et des archives familiales. Leurs investigations les mènent en Bretagne, sur les traces d’un homme du passé, Monsieur Fournier, et d’un pacte secret qui a bouleversé des vies.
Au fur et à mesure que les couches du passé se dévoilent, les personnages découvrent que la vérité est bien plus complexe et douloureuse qu’ils ne l’avaient imaginé. Les liens familiaux sont mis à l’épreuve, les non-dits remontent à la surface, forçant chacun à affronter ses propres peurs et ses propres silences.
Plus qu’une simple recherche de la vérité, c’est une quête de réconciliation et de reconstruction qui s’opère. Au-delà des révélations, la pièce explore la capacité des êtres humains à tisser de nouveaux liens, à pardonner, et à trouver un chemin vers la lumière, même lorsque les ombres du passé persistent. « Les Égarés » est une histoire universelle sur l’héritage, la mémoire et la résilience, où chaque découverte est une étape vers une compréhension plus profonde de soi et des autres.