Contemporain- Thriller historique en 4 actes
De Eric Fernandez Léger
Préface
C’est avec une profonde conviction que je vous livre « L’encre des siècles », une pièce qui se veut une exploration des méandres du savoir et de sa transmission à travers les âges. Née d’une interrogation sur la fragilité de la mémoire collective face aux assauts de l’oubli et de la censure, cette œuvre dramatique s’inscrit dans une réflexion contemporaine sur la place de la vérité à l’ère de l’information et de la désinformation.
Le point de départ de cette quête scénique fut une simple phrase : « Le savoir ne meurt jamais, il dort. » Cette maxime, que j’ai placée au cœur de l’intrigue, m’a conduit à envisager un réseau de gardiens anonymes, tissant une toile invisible à travers les siècles pour préserver un héritage intellectuel précieux. De la Renaissance aux Lumières, de la chute de Bagdad aux ruines de Berlin, chaque époque a ses héros silencieux, confrontés à des choix cornéliens entre la préservation de la connaissance et la survie de l’humanité.
La pièce interroge fondamentalement la nature de la vérité. Est-elle une entité immuable que l’on doit défendre à tout prix, ou une construction évolutive, parfois soumise aux compromis nécessaires ? En dévoilant les « pages effacées » et les « passages codés » du manuscrit, j’ai souhaité mettre en lumière les dilemmes éthiques inhérents à la conservation du savoir. Qui détient le droit de décider ce qui doit être révélé ou dissimulé ? Les motivations des gardiens du passé, entre protection altruiste et manipulation, invitent à une réflexion nuancée sur les responsabilités de ceux qui détiennent le pouvoir de l’information.
Au-delà de son intrigue historique, « L’encre des siècles » se veut une passerelle vers des débats actuels. L’avènement des technologies numériques, incarnées par le personnage de Sofia, offre de nouvelles perspectives sur la pérennité du savoir, mais soulève également des questions quant à la centralisation des données et la démocratisation de l’accès. La proposition du cryptage n’est pas seulement un outil de protection, mais un symbole de notre capacité à innover dans la manière de transmettre, tout en reconnaissant les leçons du passé.
Enfin, l’intégration d’un dispositif participatif sous la forme d’un « Tribunal du savoir » est un choix délibéré. Il s’agit de rompre le quatrième mur, d’interpeller directement le spectateur et de le convier à devenir acteur de cette réflexion. La pièce ne prétend pas apporter des réponses définitives, mais plutôt de stimuler le débat, d’encourager le discernement et de rappeler que la transmission du savoir est une responsabilité collective, toujours à réinventer.
L’intrigue
« L’encre des siècles » nous plonge au cœur d’une enquête fascinante qui débute dans une vieille librairie parisienne. Élise, une journaliste désabusée, découvre un mystérieux carnet ancien orné d’une étoile et contenant une phrase étrangement familière. Ce manuscrit, bien plus qu’un simple objet historique, se révèle être le témoin d’une chaîne de transmission secrète qui a traversé les siècles.
Avec l’aide de Gabriel, un historien érudit, et de Sofia, une hacktiviste aux compétences numériques aiguisées, Élise va remonter le fil de cette histoire extraordinaire. De la Renaissance et des secrets de Léonard de Vinci, à la Révolution française, en passant par le sac de Bagdad et les ruines de Berlin en 1945, chaque page du carnet révèle de nouveaux gardiens qui ont mis leur vie en jeu pour préserver le savoir.
Cependant, leur quête prend une tournure inattendue. La découverte d’une bibliothèque secrète sous Paris révèle que le manuscrit n’est pas seulement un recueil de connaissances sauvées, mais aussi le reflet de choix déchirants et de manipulations passées. Élise, confrontée à la complexité de cet héritage, devra faire face à la vérité sur les intentions de ces gardiens et sur le rôle ambigu de certains d’entre eux.