Comédie dramatique romantique
De Eric Fernandez Léger
Préface
C’est avec une émotion particulière et une certaine humilité que je vous invite à découvrir les pages de cette pièce, Le Masque. Loin d’être une simple formalité, cette préface est, pour moi, une opportunité de partager l’essence d’un voyage créatif qui s’est étiré sur plusieurs années, une quête incessante pour donner corps à des interrogations fondamentales sur l’identité, la vérité et l’art.
L’idée germinale du Masque est née d’une observation, celle de la complexité inhérente aux apparences. Dans un monde où les façades sont souvent privilégiées au détriment de l’être profond, j’ai souhaité explorer les mécanismes par lesquels nous nous construisons – ou nous nous dérobons – derrière des voiles, qu’ils soient matériels comme le masque d’Armand, ou symboliques, tels les préjugés et les attentes sociales. La figure du poète masqué s’est imposée à moi comme l’incarnation de cette dualité, un être à la fois flamboyant dans son art et vulnérable dans son humanité. Le paradoxe de son existence, révélant l’âme à travers des mots tout en dissimulant son propre visage, a constitué le point de départ d’une réflexion sur l’authenticité et la rédemption.
Le personnage d’Isabeau, quant à lui, est apparu comme le contrepoint essentiel à cette obscurité. Sa cécité physique, loin d’être un handicap, est devenue une métaphore puissante de la clairvoyance intérieure. C’est à travers son regard – ou plutôt son absence de regard – qu’Armand est contraint d’affronter sa vérité la plus nue. Isabeau incarne la capacité à percevoir l’essence au-delà des artifices, à aimer une âme plutôt qu’une image. Cette dynamique entre le voile et la perception, entre le mensonge de l’apparence et la vérité de l’être, a été le cœur de ma démarche dramaturgique.
L’écriture du Masque fut un processus exigeant, une alchimie entre la rigueur de la forme classique et la liberté de l’expression poétique. Le choix de l’alexandrin, loin d’être une contrainte, s’est révélé être une structure permettant d’amplifier l’intensité des émotions et de conférer une musicalité intrinsèque au texte. Chaque mot a été pesé, chaque silence calculé, afin que la tension dramatique ne cesse de croître, menant inéluctablement à un dénouement où la lumière de la vérité éclate. J’ai cherché à créer une atmosphère où le lecteur, puis le spectateur, serait plongé dans les dilemmes existentiels des personnages, les invitant à s’interroger sur leurs propres masques.
Cette pièce est, en définitive, une ode à la vulnérabilité comme source de force, une invitation à déconstruire les illusions pour embrasser la pleine complexité de l’être. Elle explore la capacité de l’amour et de la compréhension à transcender les blessures passées et les peurs profondes. J’espère qu’elle résonnera en vous avec la même intensité qu’elle a résonné en moi lors de sa création.
Éric Fernandez Léger
L’intrigue
Dans un monde où les apparences dictent les destins, Armand, un poète masqué hanté par un passé douloureux, déverse son âme dans des vers anonymes, cherchant une forme de rédemption. Mais son anonymat est brisé lorsqu’il rencontre Isabeau, une jeune femme aveugle dont la clairvoyance intérieure lui permet de percevoir la vérité au-delà des masques et des mots.
Alors que leurs âmes se reconnaissent dans une danse silencieuse et profonde, un ambitieux et imposteur prétendant, Théodore, s’ingénie à usurper les poèmes d’Armand pour conquérir le cœur d’Isabeau. Cette triangulation mène à un affrontement inévitable, non pas un duel de lames, mais une joute des âmes, où la vérité de l’être est mise à nu face à la vacuité des faux-semblants.
« Le Masque » est une exploration poétique et intense des thèmes de l’identité, de l’authenticité et de la libération. C’est l’histoire d’un homme qui, en se dérobant au regard du monde, finit par trouver la lumière dans les yeux de celle qui ne peut pas le voir, et d’une femme qui, privée de la vue, possède la plus pure des visions. Une pièce où la poésie est l’arme et l’amour, la seule vérité qui vaille.