Drame psychologique en 3 actes
De Eric Fernandez Léger
Préface
« À L’OMBRE DES GLYCINES », est moins une fiction qu’une exploration dramaturgique des strates mémorielles et des dynamiques de résilience. La genèse de « À L’OMBRE DES GLYCINES » réside dans une interrogation persistante sur la capacité des lieux à incarner les traumatismes et les processus de guérison. J’ai cherché à donner une voix aux silences, à matérialiser les non-dits qui pèsent sur les existences et à sonder la manière dont l’absence de communication peut éroder les liens les plus primaires. La maison familiale, dépeinte avec une précision sensorielle presque clinique, devient ainsi bien plus qu’un simple décor ; elle se mue en une entité organique, témoin et gardienne des douleurs passées, mais aussi terreau potentiel pour une rédemption. Les glycines, dont la floraison passée et la décrépitude actuelle constituent un motif central, symbolisent cette dualité intrinsèque : la beauté éphémère du souvenir et la persistance des stigmates du temps.
Mon intention, à travers ce triptyque de personnages – Violette, Stella et Beau – était de déconstruire l’archétype de la victime isolée pour révéler une dynamique collective de la souffrance et de la reconstruction. Chaque figure représente une facette de la résilience face à l’adversité et au jugement social. Le traitement des thèmes de la honte, de la culpabilité et du pardon vise à dépasser leur simple énonciation psychologique pour les inscrire dans une dimension quasi philosophique : comment l’être se recompose-t-il après avoir été brisé ? Comment le passé, même le plus sombre, peut-il cesser d’être un fardeau pour devenir une fondation ?
Je souhaite que cette pièce incite le lecteur et le spectateur à une introspection sur la nature du silence et la puissance libératrice de la parole partagée. Que la descente dans l’obscurité des âmes des personnages les mène à reconnaître la lumière fragile qui peut en jaillir. En tant que metteur en scène, je conçois le texte comme une partition à interpréter, où chaque mot, chaque pause, chaque souffle est un geste scénique en puissance. « À L’OMBRE DES GLYCINES » est une invitation à embrasser la complexité de nos propres récits et à envisager la possibilité d’une re-naissance, même lorsque la terre semble stérile.
L’intrigue
« À L’OMBRE DES GLYCINES » est un drame familial poignant qui nous plonge au cœur d’une maison de campagne isolée, baignée par la chaleur écrasante de l’été et l’ombre silencieuse de glycines. L’arrivée inattendue de Violette, une femme marquée par un passé douloureux et des cicatrices invisibles, vient perturber la routine figée de ses aînés, Stella et Beau.
La pièce explore les tensions latentes et les non-dits qui ont creusé un fossé au fil des années entre ces trois êtres. Chacun porte le poids de sa propre souffrance, de ses secrets et des erreurs passées, cherchant à se reconstruire ou, au contraire, à s’enfermer dans un silence protecteur.
À travers des dialogues intenses et des silences éloquents, l’intrigue dévoile progressivement les blessures enfouies et les malentendus qui ont déchiré cette famille. Le huis clos de la maison devient le théâtre d’une confrontation émotionnelle, où la vérité, aussi douloureuse soit-elle, devient le seul chemin possible vers une forme de libération et de réconciliation.
C’est une histoire de mémoire, de culpabilité, mais surtout de résilience et de la force inaltérable des liens familiaux, même quand ils semblent brisés à jamais. La pièce interroge la capacité de l’être humain à trouver la lumière après la tempête, et à faire renaître l’espoir des cendres du passé.