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Imaginez des personnages prendre vie sous vos yeux, avec leurs failles, leurs espoirs et leurs contradictions. Laissez-vous emporter par des intrigues captivantes, des rebondissements inattendus et des moments de pure humanité. Que vous soyez un passionné de théâtre à la recherche de nouvelles voix, un metteur en scène en quête du prochain projet qui vous passionnera, ou simplement un lecteur curieux d’explorer de nouveaux horizons littéraires, ce site est fait pour vous.

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Comédie dramatique : L’ESTREZA


Comédie dramatique en 5 actes

De Eric Fernandez Léger

Préface

Le cheminement qui a conduit à l’écriture de « L’Estreza » fut, pour moi, une exploration autant qu’une création. Profondément enracinée dans l’histoire et la philosophie de la Destreza Verdadera, cette pièce se veut une réflexion sur la persistance de l’honneur et de la vérité au sein d’un monde en constante mutation, souvent enclin à privilégier l’apparence et la force brute au détriment de la substance.

Mon intérêt initial pour la Destreza dépassait le simple cadre des techniques de combat. J’y ai discerné une métaphore de l’existence humaine : la quête de la ligne juste, l’équilibre entre la rigueur de la raison et la fougue de l’instinct, et l’impératif de la maîtrise de soi face à l’adversité. C’est dans ce terreau philosophique que les personnages de « L’Estreza » ont commencé à prendre forme. Iñigo, le gardien d’un savoir ancestral menacé d’extinction, incarne la résistance face à l’oubli. Inés, par sa quête de justice et sa « Destreza naturelle », représente la capacité de l’héritage à se régénérer par des voies inattendues. Le Duc de Lerma, observateur cynique d’un spectacle qu’il instrumentalise, et Don Alonso Ramírez, avatar de la brutalité sans discernement, servent de contrepoints essentiels à cette dualité.

L’équilibre entre le drame et la comédie n’a pas été un choix fortuit, mais une nécessité intrinsèque à la narration. Le rire, incarné notamment par les tribulations de Don Fabio, ne vise pas à atténuer la gravité des enjeux, mais plutôt à souligner l’absurdité inhérente à la condition humaine et la fragilité de la dignité face à la peur. Il agit comme un révélateur, permettant au public de s’identifier aux failles et aux espoirs des protagonistes, tout en accentuant la portée des moments dramatiques.

La structure en cinq actes, équilibrée avec un premier acte désormais enrichi, reflète ma volonté de construire une progression narrative et émotionnelle qui embrasse les subtilités de chaque personnage. Chaque scène est pensée comme une étape dans la transformation des êtres et la redéfinition de l’Art. La confrontation finale ne se limite pas à un duel physique ; elle est le miroir d’un affrontement idéologique, où la finesse de l’esprit prévaut sur la simple puissance musculaire.

« L’Estreza » est, en somme, un hommage à la persévérance de l’esprit humain, à la valeur de la transmission et à la conviction que l’honneur, loin d’être une relique poussiéreuse, demeure une force vive capable de modeler le présent et d’éclairer l’avenir. J’espère que cette pièce incitera à la réflexion sur ce qui, dans notre propre existence, mérite d’être défendu avec la même rectitude et la même passion que les maîtres de la Destreza.

L’intrigue

« L’Estreza » nous plonge au cœur de l’Espagne, à une époque où l’art ancestral du maniement de l’épée, la Destreza Verdadera, est en déclin. Iñigo de Valdemoro, son dernier grand maître, se bat pour préserver cette discipline raffinée et géométrique, loin des cliquetis bruts et du spectacle sanglant que la cour et le peuple commencent à privilégier. Son quotidien solitaire, uniquement rythmé par les maladroites tentatives de son neveu, Don Fabio, est brutalement interrompu.

L’arrivée fracassante de Don Alonso Ramírez, un bretteur impétueux et vulgaire, qui privilégie la force pure à la technique, vient profaner le Cercle d’Iñigo, symbole même de son art. Ramírez incarne cette nouvelle ère de brutalité, et sa présence annonce un grand tournoi orchestré par le Duc de Lerma, avide de divertissement.

Au milieu de cette confrontation inévitable entre deux visions de l’épée, et plus largement de l’honneur, apparaît Inés de Valmediano. Animée par une quête de justice personnelle liée à une tragédie passée, elle voit dans l’art d’Iñigo non seulement un moyen de vengeance, mais surtout une voie pour restaurer la dignité. Malgré les réticences initiales du Maître, qui craint pour sa sécurité et la pureté de son enseignement, Inés s’engage dans un entraînement rigoureux.

La pièce explore alors la relation complexe entre le vieux maître et sa jeune élève, ainsi que leur entourage – de la loyale Constanza au comique et peureux Don Fabio, en passant par le sage Fray Benito. Tous se retrouvent pris dans l’engrenage d’un duel qui dépasse la simple prouesse physique. « L’Estreza » est un récit sur la transmission, la résilience de l’esprit, et la confrontation entre la véritable noblesse d’âme et la violence ostentatoire, le tout teinté d’humour et d’émotion. Le dénouement promet de redéfinir ce qu’est une véritable victoire.