Retrouvez ici mes pièces de théâtre en lecture libre (textes protégés SACD), ou contactez moi pour collaborer. Le théâtre ne vit que par ceux qui l’habitent – publics, artistes et passeurs d’histoires.

Poussez les portes de mon théâtre en ligne ! Sur ce site, je vous invite à découvrir un univers où les mots deviennent des scènes, les phrases des dialogues vibrants et les silences, des échos chargés de sens. Vous trouverez ici mes créations dramatiques, des pièces nées de l’observation du monde qui nous entoure, des émotions qui nous traversent et des histoires qui méritent d’être contées.

Imaginez des personnages prendre vie sous vos yeux, avec leurs failles, leurs espoirs et leurs contradictions. Laissez-vous emporter par des intrigues captivantes, des rebondissements inattendus et des moments de pure humanité. Que vous soyez un passionné de théâtre à la recherche de nouvelles voix, un metteur en scène en quête du prochain projet qui vous passionnera, ou simplement un lecteur curieux d’explorer de nouveaux horizons littéraires, ce site est fait pour vous.

Prenez le temps de parcourir les pages, de lire les extraits et de vous laisser séduire par l’atmosphère unique de chaque pièce. J’espère que ces textes résonneront en vous et vous offriront d’agréables moments de lecture.

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Contemporain : LE PETIT BOUILLON DE 11H00


TRAGI-COMEDIE HUMANISTE pour 10 personnes

Préface posthume de jean Anouilh

(On n’est jamais aussi bien servi que par soi-même)

Il y a des pièces qui naissent comme des mauvaises herbes, entêtantes, entre les pavés des conventions. « Le Petit Bouillon de 11h00 » est de celles-là. Une histoire de morts qui, étrangement, parle si bien de la vie qu’on en oublierait presque l’heure du dernier rendez-vous. 

Françoise, cette pharmacienne aux allures de fée Carabosse en blouse grise, ne distribue pas des potions magiques, mais des permissions. La permission de partir quand on en a assez, quand la mémoire s’effiloche, quand le rideau tombe avant la fin du spectacle. Ses clients ? Des ratés, des oubliés, des orgueilleux, des tendres – mes personnages préférés. Des héros ordinaires qui ne savent même pas qu’ils le sont. 

On me dira que c’est une pièce sur l’euthanasie. Quelle erreur ! C’est une pièce sur l’écoute. Sur ces silences que plus personne n’entend, entre le « Bonjour » et « Avez-vous la carte Vitale ? ». Françoise, elle, les entend. Elle est l’anti-héroïne moderne, celle qui offre une issue là où la société n’a prévu que des couloirs d’attente. 

J’aurais aimé écrire cette scène où l’ancienne diva, après avoir bu son bouillon, s’écroule dans un contre-ut flamboyant. C’est du pur théâtre : grotesque et sublime, comme la vie. Ou celle du vieux professeur qui retrouve soudain ses vers perdus dans le parfum d’un flacon. La mémoire est une salle de spectacle où les projecteurs clignotent, et Françoise en est l’électricienne obstinée. 

Et puis, il y a ces personnages qui ne meurent pas. Le couple qui se chamaille pour un match de foot, l’homme sauvé par son chat… Comme dans la vie, où parfois, il suffit d’un détail – un colis à signer, une dernière lettre à écrire – pour retarder l’inéluctable. La pièce est une farce tragique, ou une tragédie qui fait rire. À vous de choisir. 

Enfin, cette Françoise… Fantôme ? Sainte ? Simple femme qui en a assez des souffrances inutiles ? Le génie de l’auteur est de la laisser dans l’ombre, comme ces machinistes qui savent que la vraie magie est de faire croire que la ficelle n’existe pas. 

Alors, chers spectateurs, entrez dans cette pharmacie. Asseyez-vous sur le tabouret bancal. Et si d’aventure on vous propose le « bouillon de 11h00 », souriez : au théâtre, on peut toujours choisir de le reposer et demander un café à la place. 

Jean Anouilh, enfin, presque…

L’intrigue

Dans une petite ville de province, Françoise tient depuis des années une pharmacie de quartier. Connue pour son écoute et sa bienveillance, elle reçoit régulièrement des patients qui ne viennent pas seulement chercher des médicaments, mais aussi une oreille attentive. Parmi eux, des malades en fin de vie, des personnes âgées isolées, des dépressifs qui ne trouvent plus de sens à leur existence. Tous ont une demande commune : partir dignement, sans souffrance, sans violence, et si possible, avec un dernier moment de douceur. Avec discrétion et humanité, Françoise leur concocte ce qu’elle appelle son petit bouillon de 11h00 – une préparation spéciale, adaptée à chaque histoire, à chaque besoin, un adieu sur mesure. Elle ne fait pas cela par cruauté ou par goût du pouvoir, mais parce qu’elle est convaincue d’apporter un soulagement là où la société n’offre que l’abandon et l’attente.