Thriller en 5 actes pour 7 personnes
De Eric Fernandez Léger
Préface
Le Parfum du Mensonge, une Subversion Olfactive du Thriller Classique.
Dans le paysage contemporain du théâtre de suspense, ma pièce, « Le Parfum du Mensonge », est une œuvre singulière, tissant une toile narrative complexe où les sens sont à la fois outils d’investigation et vecteurs de tromperie. En cinq actes, j’ai cherché à orchestrer un thriller en huis clos qui, tout en rendant hommage aux codes établis par les maîtres du genre – et notamment l’incontournable Agatha Christie –, les subvertit avec une acuité psychologique et une originalité formelle notables.
La pièce excelle à créer une atmosphère de paranoïa et de suspicion généralisée. Chaque personnage, de la stagiaire discrète au représentant calculateur, est doté d’un secret, d’une motivation inavouable ou d’un passif trouble. Les interrogatoires menés par l’inspectrice Claire – dont le « tic nerveux » et la « vieille cicatrice » esquissent un passé potentiellement lié à des traumatismes olfactifs – révèlent par couches successives les notes dissonantes d’un chœur de mensonges. La dynamique des confrontations, le jeu subtil des sous-entendus et des révélations fragmentées rappellent la maîtrise christienne de la construction du puzzle narratif, où chaque pièce, si anodine soit-elle, contribue à la révélation finale.
Au-delà de l’intrigue policière pure, « Le Parfum du Mensonge » explore des thématiques profondes. La vérité est présentée comme une fragrance éphémère, volatile, souvent masquée par les mensonges et les non-dits familiaux et professionnels. L’héritage, qu’il soit matériel ou artistique, est dépeint comme une charge toxique, capable de corrompre les âmes et d’engendrer des trahisons. La figure d’Isabelle, sœur jumelle oubliée et génie créateur spolié, introduit une dimension tragique et une critique acerbe de la course à la gloire et de l’effacement de l’individu au profit d’une image. Le titre de la pièce, par sa puissance évocatrice, résume cette idée que le mensonge, comme un parfum entêtant, imprègne chaque interstice de cette intrigue, rendant la distinction entre réalité et illusion de plus en plus ténue.
Ma pièce ne se contente pas de divertir ; elle invite à une réflexion sur la fragilité de la perception et la nature insidieuse du secret. En faisant du parfum – quintessence de l’artifice et de l’éphémère – l’arme et le symbole central de mon drame, j’ai cherché à élever ce thriller au rang de fable contemporaine sur les apparences trompeuses et les vérités amères qui finissent toujours par affleurer, même les plus enfouies.
L’intrigue
Le Parfum du Mensonge : Un Thriller Olfactif en Huis Clos
Le Parfum du Mensonge est un thriller, une immersion suffocante au cœur de la prestigieuse Maison Lantanas, fleuron de la parfumerie française. L’intrigue s’ouvre sur un événement choc : lors de la présentation d’«Ophidia», son ultime création, la légendaire parfumeuse Diane Lesage s’effondre, victime d’un empoisonnement au cyanure.
L’inspectrice Claire, une femme marquée par son passé et une sensibilité troublante aux neurotoxiques, prend les rênes de l’enquête. Très vite, la parfumerie se transforme en un huis clos étouffant où les six témoins présents – l’ambitieuse directrice artistique Irina, la discrète stagiaire Louise, la comptable impassible Mireille, l’énigmatique fille de Diane Anne, et le représentant parisien Maxime – deviennent tour à tour suspects et victimes potentielles.