Comédie absurde en 4 actes
De Eric Fernandez Léger
Préface
Chers lecteurs, chères âmes libres,
Vous tenez entre vos mains non pas un simple recueil de dialogues, mais le souffle salé d’une résistance inattendue, une ode joyeuse à la liberté des mots, née au cœur de la Bretagne. « Les Embruns de la Censure » est une comédie qui a pris racine dans le terreau fertile de l’absurde et a fleuri grâce à l’entêtement poétique de ses personnages.
Imaginez Keravel, un petit port balayé par les vents et la brume, où les mouettes parlent en vers et les marins rêvent d’horizons littéraires. C’est là, dans la librairie « L’Ancre des Mots », que Clara et Victor, gardiens passionnés de la pensée, vont se retrouver confrontés à une menace des plus… incongrues : une censure ministérielle, rigide et zélée, incarnée par l’Inspecteur Mandrin.
Mandrin n’est pas un censeur ordinaire. Il ne traque pas la sédition politique, mais la « poésie subversive », les « vers séditieux » cachés dans les miettes de galettes, les « appels à l’évasion » dissimulés dans les torsades d’un pull, ou les « murmures de liberté » transportés par le sel de Guérande. Son terrain de chasse ? Les saveurs bretonnes, les expressions populaires, et même les recoins les plus intimes d’une ville.
Mais face à cette absurdité organisée, nos libraires ne vont pas baisser les bras. Armés de leur ruse, de leur humour et d’une ingéniosité toute bretonne, ils vont lancer une « guerre d’usure de la pensée ». Ils vont inonder Keravel de fragments de livres, de poèmes volants, d’extraits clandestins, disséminés dans les lieux les plus inattendus, des boulangeries aux laveries, et même… aux toilettes publiques. Leur objectif ? Submerger la paranoïa de Mandrin sous un océan de mots libres.
Ce qui rend cette comédie si par i »uliè’e, c’est la façon dont elle célèbre la force de l’esprit humain à transformer la contrainte en création. Chaque personnage, du ronchon mais attachant Védrines, éternellement épuisé par la folie de son chef, aux habitants de Keravel, complices involontaires et joyeux de la résistance, contribue à cette symphonie du rire. Le biniou, instrument emblématique de la Bretagne, y joue même un rôle inattendu, devenant le catalyseur d’une illumination… poétique.
Car « Les Embruns de la Censure » est avant tout une histoire de contagion. Non pas celle d’un virus, mais celle de la poésie elle-même. Une poésie qui, inattendue, décalée, et irrésistible, finit par s’ancrer là où on l’attend le moins, jusqu’à transformer le censeur le plus rigide en un ardent défenseur des mots.
Alors, laissez-vous emporter par le vent salé de Keravel, suivez les mouettes qui chantent des sonnets, et découvrez comment l’humour, la persévérance et une bonne dose d’absurde peuvent faire triompher la liberté de pensée, même face à la censure la plus zélée.
Éric Fernandez Léger
L’intrigue
Dans le charmant port breton de Keravel, la librairie « L’Ancre des Mots » est un havre de paix littéraire tenu par l’idéaliste Clara et le pragmatique Victor. Leur quotidien est bouleversé par l’arrivée d’une circulaire ministérielle visant à censurer les ouvrages jugés « non-conformes », menaçant l’âme même de leur commerce et de la liberté de pensée.
Face à cette menace absurde, nos libraires décident de ne pas se soumettre. Ils élaborent un plan ingénieux et décalé : créer un réseau de résistance clandestin pour dissimuler les livres « interdits ». Avec l’aide d’habitants hauts en couleur comme Yvette la mercière, Ronan le buraliste, et Léo le transporteur de poissons, ils transforment le quotidien de Keravel en une véritable cachette littéraire, usant de ruses et de camouflages inattendus.
Mais la situation se corse avec l’arrivée de l’Inspecteur Mandrin. Ce censeur zélé et obsessionnel, accompagné de son adjoint Védrines, aussi résigné qu’épuisé, est bien décidé à débusquer la moindre parcelle de « prose subversive ». Mandrin voit des complots partout : dans les miettes de biscuits, le sel de Guérande, les torsades de laine, et même les entrailles des maquereaux. Ses inspections inopinées et ses interrogatoires absurdes sèment la confusion et le rire, tout en maintenant une pression constante sur le réseau.
Clara et Victor, toujours plus astucieux, inventent de nouvelles méthodes pour diffuser les mots, les disséminant sous forme de « fragments » dans les lieux les plus banals de la ville. Les habitants de Keravel, sans le savoir, deviennent des passeurs de poésie, échangeant des « vents de liberté » et des « parfums de révolte » sous le nez de l’Inspecteur.
L’affrontement entre la folie de la censure et l’ingéniosité de la résistance atteint son paroxysme lors d’un fest-noz, où la musique traditionnelle et les découvertes inattendues vont provoquer un enchaînement d’événements hilarants et surprenants.