Comédie en 5 actes
Pour au moins 12 personnes
Préface
Dans le tourbillon excentrique de l’atelier de Pablo Picasso, au cœur d’une époque où l’art se réinvente à coups de formes brisées et de perspectives audacieuses, Eric Fernandez Léger nous convie à une comédie en cinq actes d’une verve et d’une drôlerie irrésistibles : « Pablo, Fernande et les Petits Cubes ».
Oubliez les biographies austères et les analyses critiques arides. Ici, le génie créatif se mêle aux tracas du quotidien, l’avant-garde picturale se heurte aux réalités conjugales et les théories esthétiques les plus abstruses se fracassent sur le bon sens pragmatique d’une Fernande désabusée, dont la patience légendaire est mise à rude épreuve par l’obsession cubiste de son Pablo.
Dès le lever de rideau sur un « Atelier, Antichambre du Non-Sens Visuel et Conjugal », le ton est donné. Les dialogues fusent, pétillants d’un humour à la fois absurde et profondément humain. Fernande, avec une lucidité désarmante, observe les métamorphoses cubistes qui affectent sa perception du monde, jusqu’à transformer le boulanger en un assemblage instable de formes géométriques. Face à elle, un Pablo exalté, le pinceau brandi comme un étendard de la révolution esthétique, érige les « petits cubes » en clé de compréhension d’une réalité enfin dévoilée.
Au fil des actes, une galerie de personnages hauts en couleur vient enrichir cette farce artistique et sentimentale. Vollard, le marchand pragmatique au bord de la ruine, déplore les « catastrophes financières » engendrées par les toiles incomprises. Apollinaire, le prophète lyrique d’un futur esthétique nébuleux, s’enthousiasme avec une verve inépuisable pour la « simultanéité de l’expérience humaine » capturée dans les toiles cubistes. Gustave, le gardien jaloux du bon goût, brandit ses paysages normands comme des remparts contre l’ »aberration visuelle ». Et puis il y a Adèle, la muse éconduite dont la passion se mue en menaces teintées de magie noire.
À travers des scènes d’une drôlerie souvent grinçante, Eric Fernandez Léger explore avec finesse le décalage entre la vision révolutionnaire de l’artiste et la réception souvent consternée du public. Les quiproquos s’accumulent, les malentendus s’enchaînent, portés par des dialogues d’une richesse et d’une inventivité jubilatoires. On rit des tentatives désespérées de Vollard pour vendre des « amas de formes », des théories fumeuses d’Apollinaire sur le « langage visuel » cubiste, et des réactions outrées face à une « Femme à la Mandoline » qui ressemble à un « puzzle tridimensionnel raté ».
Mais au-delà de la satire du monde de l’art et de ses excès, la pièce interroge avec une tendresse sous-jacente la complexité des relations humaines face à l’obsession créatrice. Fernande, loin d’être une simple victime passive, incarne une forme de résistance pragmatique, un ancrage dans le réel face à l’envolée lyrique de Pablo. Leur couple, improbable et pourtant solide, traverse les tempêtes cubistes et les tentatives de retour à l’ordre avec une complicité touchante.
« Pablo, Fernande et les Petits Cubes » n’est pas seulement une comédie hilarante ; c’est une plongée vivante et spirituelle dans une époque charnière de l’histoire de l’art, vue à travers le prisme de l’humour et de l’affection. C’est une invitation à sourire des vanités artistiques, à s’attendrir devant les faiblesses humaines et à reconnaître, au milieu du chaos créatif, la force indestructible des liens qui unissent deux êtres, même lorsque l’un d’eux transforme le monde en une fascinante mosaïque de petits cubes. Préparez-vous à un voyage théâtral où le rire est aussi cubiste que l’art qui l’inspire.
Eric Fernandez Léger
L’intrigue
Plongez dans l’atelier excentrique de Picasso où l’obsession cubiste se heurte au pragmatisme désopilant de sa compagne, Fernande. Entre un marchand d’art au bord de la crise de nerfs, un poète exalté par l’incompréhensible et une muse jalouse aux sorts vengeurs, cette comédie en cinq actes vous fera rire des travers du monde de l’art et de la complexité des relations amoureuses face à un génie… très personnel. Attendez-vous à des dialogues pétillants, des situations absurdes et une tendresse inattendue au cœur du joyeux chaos cubiste !