Comédie burlesque en 5 actes pour 9 personnes
De Eric Fernandez Léger
Préface
« Qui a tué Sophocle ? » est né d’un constat simple : la tragédie grecque est terriblement sérieuse. Trop sérieuse pour certains. Entre les héros maudits, les chœurs mélancoliques et les destins scellés par les dieux, on finit par se demander… Et si tout cela cachait, en réalité, une gigantesque farce ?
Car, soyons honnêtes : « Antigone », « Œdipe », « Électre »… Ces pièces sont des chefs-d’œuvre, certes, mais elles regorgent de situations si dramatiques qu’elles en deviennent presque absurdes. Un roi qui épouse sa mère sans le savoir ? Une jeune fille enterrant son frère en secret sous peine de mort ? Un devin aveugle qui marche en trébuchant sur des accessoires ? Si ce n’est pas du vaudeville antique, je ne sais pas ce que c’est.
Alors j’ai imaginé ce qui se passerait si une troupe amateure, complètement dépassée, tentait de monter « Antigone » avec trois fois rien : des costumes défaits, des acteurs qui oublient leurs répliques, un metteur en scène au bord de l’infarctus… Et surtout, cette question essentielle : peut-on massacrer Sophocle avec amour ?
La réponse est oui.
Car le théâtre, même le plus sacré, doit parfois savoir se moquer de lui-même. Et si les dieux grecs nous regardent depuis l’Olympe, j’ose espérer qu’ils rient autant que le public.
Alors, prenez ce texte comme un hommage – un hommage chaotique, certes, mais sincère – à ces tragédies qui, depuis des siècles, nous rappellent que l’humanité n’a pas changé. Nous sommes toujours aussi sublimes, ridicules, et désespérément drôles.
Eric Fernandez Léger
L’intrigue
Dans une mise en scène catastrophique de « Antigone », une troupe de théâtre amateur tente désespérément de monter la tragédie de Sophocle. Entre un Créon en collant moulant, une Ismène qui prend la tragédie pour une comédie musicale, un Tirésias branché sur Radio Nostalgie et un metteur en scène au bord de la crise de nerfs, chaque répétition est un désastre. Alors que le jour de la première approche, la troupe doit choisir : sauver les apparences ou laisser le chaos régner. Une comédie hilarante où les dieux grecs eux-mêmes semblent avoir abandonné le navire.