Comédie dramatique en 5 actes
De Eric Fernandez Léger
Préface
La présente pièce, « Les miroirs du crépuscule », est l’aboutissement d’une exploration narrative et thématique approfondie, visant à interroger la nature du silence, du reflet, et de la vérité au sein des interactions humaines. Fruit d’une démarche d’écriture itérative et réflexive, cette pièce s’efforce de dépasser la simple représentation mimétique pour plonger dans les profondeurs psychologiques de ses personnages.
Dès la conception initiale, l’ambition était de créer une œuvre qui, tout en respectant les canons de la dramaturgie classique en termes de progression narrative, s’autoriserait des incursions dans le symbolisme et l’allégorie. Le choix des miroirs comme élément scénographique central et métaphorique n’est ainsi pas anodin ; il ne s’agit pas uniquement d’objets de réflexion optique, mais de catalyseurs de la mémoire et de révélateurs des non-dits. Ces miroirs deviennent des entités presque actives, forçant les protagonistes à une confrontation inévitable avec leurs propres dissimulations et leurs « vols » immatériels.
L’élaboration de la pièce a également été guidée par la volonté d’enrichir la densité des dialogues et d’approfondir la psyché des personnages secondaires. Loin d’être de simples faire-valoir, Élise Garnault, Lucien Vidal et Gaspard Renoir incarnent des facettes diverses de la compromission et de l’ambition, leurs récits personnels faisant écho aux thèmes universels de la culpabilité, de la rédemption et du poids des choix passés. Leurs aveux, souvent formulés dans une langue recherchée et teintée de lyrisme, contribuent à complexifier le réseau de relations et de secrets qui structure l’intrigue.
Au cœur de cette exploration se trouve le personnage d’Étienne, figure emblématique de l’imposture et du désir de reconnaissance. Son parcours, marqué par la quête d’un style et d’une éloquence souvent au détriment de l’authenticité, constitue le fil rouge émotionnel de l’œuvre. Le dénouement, qui voit Étienne renoncer à l’artifice pour embrasser une vérité nue et une fragilité assumée, n’est pas une simple résolution narrative, mais une proposition sur la nature de l’accomplissement personnel et de la libération. La figure de Solène, par son écoute attentive et sa capacité à percevoir les silences, agit comme un contrepoint essentiel, incarnant la puissance de l’empathie et la valeur de la non-publication.
« Les miroirs du crépuscule » se veut ainsi une méditation sur la nécessité de l’auto-réflexion et sur le courage qu’il faut pour affronter son propre reflet. Plus qu’une simple histoire de secrets révélés, c’est une pièce qui invite le lecteur et le spectateur à une introspection sur les vérités tues, les identités construites et la libération que peut offrir l’acceptation de sa propre « densité ».
Eric Fernandez Léger
L’intrigue
« Les miroirs du crépuscule » est une pièce de théâtre qui plonge au cœur des secrets et des vérités enfouies. L’intrigue se déroule dans un domaine isolé où le mystérieux M. Clément de Rocheval a convié cinq personnalités éminentes : Étienne de la Virevolte, un homme réputé pour son éloquence mais aussi pour ses silences ; Solène, une journaliste perspicace ; Élise Garnault, une magistrate rigoureuse ; Lucien Vidal, un critique d’art influent ; et Gaspard Renoir, un député pragmatique.
Chaque invité est sommé, tour à tour, de se confesser devant un miroir, non pas sur des actions répréhensibles au sens légal, mais sur des « vols » plus intimes : des vérités tues, des lâchetés passées, des ambitions masquées. Ces confessions, empreintes de poésie et de tension dramatique, révèlent la complexité de chaque personnage et les choix qui ont forgé leur existence.
Au fil des jours, l’atmosphère s’épaissit, les miroirs eux-mêmes semblant jouer un rôle actif dans la révélation des ombres intérieures. La pièce culmine avec la confrontation d’Étienne à son propre reflet, l’obligeant à faire face à un secret personnel qui le hante depuis de nombreuses années. C’est un voyage introspectif, où l’élégance du verbe se heurte à la brutalité de la vérité, menant à une forme de libération inattendue pour le protagoniste.
« Les miroirs du crépuscule » est une œuvre qui explore la puissance du non-dit, la nature de l’identité et le courage nécessaire pour se regarder en face, sans artifice.