Thriller policier en 5 acte
De Eric Fernandez Léger
Préface
Cette œuvre dramatique, intitulée « L’Élégance du Crime », constitue l’aboutissement d’une exploration immersive et d’une réécriture itérative des dynamiques humaines au sein d’un huis clos oppressant. Mon ambition, en tant qu’auteur, fut de transcender la simple intrigue policière pour sonder les profondeurs de la mémoire collective et individuelle, et d’examiner comment les non-dits et les vérités dissimulées peuvent s’incarner et se manifester dans la chair même d’un lieu.
La genèse de cette pièce réside dans une fascination pour les résurgences du passé au sein du présent, et plus particulièrement pour la manière dont les fantômes – qu’ils soient métaphoriques ou littéraux – viennent hanter et subvertir l’ordre établi. Le Château de Saintonge n’est pas un simple décor ; il est un personnage à part entière, un réceptacle des traumatismes et des secrets familiaux. Sa vétusté, sa poussière, ses échos, sont autant de manifestations physiques des strates de mensonges accumulées par ses occupants.
Le processus d’écriture a été un exercice de dissection, cherchant à révéler les motivations complexes qui poussent les individus à l’action, qu’il s’agisse de la quête de vérité, de la préservation de l’honneur ou de l’expression d’une rage contenue. Chaque personnage a été conçu comme un fragment de cette mosaïque mémorielle, portant en lui le poids de son histoire et de celle du lieu. La confrontation entre la Baronne, incarnation d’une dignité factice et d’un passé immaculé, et le Commissaire Salado, figure de la justice implacable et de la rancœur personnelle, illustre cette tension fondamentale entre l’apparence et la réalité.
L’introduction de la troupe de théâtre n’est pas fortuite. Elle agit comme un catalyseur, exposant les failles et les fissures du château et de ses habitants. Le théâtre, en tant qu’art de la représentation, devient ici un miroir déformant de la réalité, où les masques tombent et les rôles se confondent avec les identités profondes. La mort d’Élégance, loin d’être un simple ressort narratif, est le détonateur qui force chacun à affronter les vérités qu’il s’efforçait d’occulter.
Enfin, l’élargissement de cette version par une multiplication progressive des détails sensoriels, des prolongements dialogués et des introspections, a visé à intensifier l’expérience immersive. Il s’agissait de ne pas simplement raconter une histoire, mais de faire ressentir son épaisseur, sa densité émotionnelle et sa résonance humaine. Ce travail d’approfondissement a permis de donner une chair plus palpable aux thèmes centraux : la quête de liberté face à l’oppression du passé, la complexité du pardon, et la reconnaissance que la véritable élégance ne réside pas dans la dissimulation du crime, mais dans le courage d’en affronter les conséquences et d’embrasser la vérité, aussi douloureuse soit-elle.
Eric Fernandez Léger
L’intrigue
« L’Élégance du Crime » plonge le spectateur au cœur du Château de Saintonge, une bâtisse majestueuse mais décrépite, lourde d’un passé qui ne demande qu’à resurgir. La Baronne Nelly-Catherine de Saintonge, propriétaire des lieux, s’efforce de maintenir une façade de dignité et de contrôle, malgré les signes de déclin qui l’entourent et les secrets qu’elle dissimule.
L’arrivée d’une troupe de théâtre venue répéter une pièce dans ce cadre imposant perturbe l’équilibre fragile du château. L’effervescence artistique se heurte rapidement à une atmosphère pesante, marquée par des phénomènes inexplicables et la disparition soudaine d’une des comédiennes.
Lorsque le Commissaire Fred Salado fait son apparition, il ne vient pas seulement enquêter sur un potentiel crime, mais aussi pour régler de vieilles rancœurs avec la Baronne, révélant ainsi les liens complexes et douloureux qui unissent leurs passés. Le confinement du château transforme les lieux en un huis clos étouffant où la tension monte à chaque instant.
Au fil de l’enquête, les personnages sont contraints de confronter leurs propres vérités et les secrets enfouis du château. De vieilles domestiques gardiennes de mémoires douloureuses, à la comédienne Chiara dont la sensibilité perçoit les énergies invisibles, chacun sera confronté à la résurgence d’un passé que l’on croyait à jamais scellé. Les événements qui se déroulent mettent en lumière les liens profonds et inattendus entre les habitants du château et la tragédie qui s’y est déroulée des décennies auparavant.