DRAME : HUIS CLOS JUDICIAIRE
Pur 8 personnes
De Eric Fernandez Léger
Préface
« Le Cri de 21h04 » naît d’un vertige : celui de la décision irréversible.
Cette pièce est un huis clos où le véritable accusé n’est pas l’adolescente derrière les barreaux, mais notre propre capacité à juger. Chaque réplique est un coup de sonde dans les abysses de la conscience humaine, là où se mêlent certitudes coupables et doutes salvateurs.
Inspiré par les erreurs judiciaires qui hantent l’histoire, ce texte explore l’effrayante plasticité de la vérité. Un témoignage, une signature, une heure mal notée – si peu de choses suffisent à briser une vie. À travers le personnage de Marc, ancien flic rongé par une dette de sang, j’ai voulu montrer comment les systèmes judiciaires sont parfois des machines à broyer des innocents pour préserver des fictions rassurantes.
Le globe de verre de la juge Lambertois est le cœur battant de cette pièce. Symbole de la fragilité du verdict, il incarne cette question obsédante : peut-on rendre justice sans se briser soi-même ?
Dans cette salle d’audience transformée en laboratoire des âmes, chaque juré devient le miroir de nos contradictions :
– Claire, l’idéaliste qui découvre le prix du doute
– Marc, le rationaliste prisonnier de ses fantômes
– Henri, le cynique qui préfère l’aveuglement à la douleur de voir
Écrit dans une langue tantôt crue, tantôt poétique, ce texte se veut un électrochoc. Il ne s’agit pas de savoir si l’accusée est coupable, mais si nous pouvons encore prétendre à l’innocence après avoir prononcé un verdict.
Car le véritable cri de 21h04 n’est pas celui qu’on entend dans les dossiers. C’est celui qui résonne quand une conscience découvre, trop tard, qu’elle a sacrifié l’humain sur l’autel de la procédure.
Eric Fernandez Léger
L’intrigue
1971, dans une salle d’audience vidée de son public, sept jurés doivent décider du sort d’une adolescente accusée de meurtre. Les preuves sont accablantes : un témoignage clé, une arme identifiée, un mobile. Pourtant, quand Claire, une jurée idéaliste, ose douter, la machine judiciaire se grippe.
Entre eux, les masques tombent. Marc, un policier à la retraite, exige un verdict rapide. Emma, la psychologue, distille des questions qui fissurent les certitudes. Henri, le retraité désabusé, ricane : « De toute façon, la vérité est déjà morte. » Pendant que Pierre, le jeune remplaçant, découvre des incohérences troublantes, la juge Lambertois veille, son globe de verre posé comme un avertissement : « Condamner, c’est choisir entre deux tragédies. »
Quand un coup de téléphone anonyme ébranle la chronologie officielle, les jurés comprennent l’impensable : et si l’accusée était un leurre ? Et si le vrai coupable les observait depuis le début, caché dans les blancs du dossier ?
Entre manipulations et révélations, « Le Verdict » explore les zones d’ombre d’un système où juger, c’est d’abord se juger soi-même. Une pièce coup de poing qui pose la question : peut-on vraiment rendre la justice les mains propres ?