Comédie en 5 actes
Pour 8 personnes
Préface
« L’Invisible prend sa retraite » n’est pas une simple comédie. C’est une pièce qui danse sur la corde raide entre le rire et l’émotion, entre l’absurde et le profond. À travers les péripéties d’Élise, cambrioleuse géniale réfugiée dans une maison de retraite bretonne, c’est toute une galerie de personnages attachants qui nous tendent un miroir déformant – et pourtant si juste – sur ce que signifie vieillir, exister, et finalement, vivre.
Cette pièce est un hommage aux invisibles de notre société : ces êtres que l’on croise sans vraiment les voir, et qui pourtant regorgent d’histoires, de ruses et de tendresse. Les résidents des « Flots Tranquilles » ne sont pas des figurants : ce sont des résistants. Avec leurs combines, leurs souvenirs et leurs faiblesses assumées, ils forment une communauté aussi drôle que touchante, prête à tout pour protéger l’une des leurs.
Le génie de cette comédie réside dans son équilibre parfait entre quiproquos hilarants et moments de grâce. L’inspecteur Berton, policier borné, se heurte à une forteresse de mauvaise foi et d’inventivité. Les scènes s’enchaînent comme autant de petits tableaux burlesques, où le langage devient une arme, où les apparences trompent, et où la solidarité finit toujours par l’emporter.
Mais sous les rires, « L’Invisible prend sa retraite » pose des questions essentielles : peut-on vraiment changer ? Qu’est-ce qui nous définit : nos actes passés ou ce que nous choisissons d’être aujourd’hui ? Et si la vraie liberté n’était pas de disparaître, mais de trouver enfin sa place ?
À travers des dialogues ciselés, des personnages truculents et des situations aussi rocambolesques qu’émouvantes, cette pièce nous rappelle que l’âge n’est pas une prison, que l’humour est une arme de résistance massive, et que parfois, c’est en se cachant qu’on se révèle enfin.
Alors, laissez-vous embarquer dans cette folle aventure. Laissez-vous surprendre par ces vieux farceurs, par cette voleuse au grand cœur, par ce policier dépassé. Et peut-être qu’en refermant ce livre ou en quittant la salle, vous regarderez autrement ces « invisibles » qui, finalement, illuminent le monde à leur manière.
Bonne lecture, bonne mise en scène, ou bon spectacle.
Eric Fernandez Léger
L’intrigue
On la surnomme L’Invisible : cambrioleuse de haut vol, insaisissable, redoutée des milliardaires et adulée par les lecteurs de faits divers. L’inspecteur Berton, vieux briscard à l’ego plus gros que son carnet d’amendes, est sur ses talons et bien décidé à la démasquer. Mais L’Invisible, qui est en réalité une femme vive et rusée, choisit la planque la plus improbable : une maison de retraite bretonne. Là, entre bingo endiablé, guerres de tricot et rivalités pour le fauteuil près du radiateur, elle découvre un univers aussi décalé que touchant.
Les résidents, cabossés par la vie mais pleins de malice, voient en elle une nouvelle pensionnaire un peu fantasque. Petit à petit, L’Invisible devient leur clown, leur alliée, leur rayon de soleil. Jusqu’au jour où l’inspecteur Berton débarque, flairant sa piste… mais c’est sans compter sur l’union sacrée des anciens et des soignants. Face à cet ouragan de bonne volonté et de mauvaise foi, l’inspecteur va vivre la pire enquête de sa carrière : portes qui claquent, fausses pistes, dialogues surréalistes et fous rires garantis.
Comique de situation, quiproquos, jeux de mots, déguisements de fortune, et surtout beaucoup de tendresse : L’Invisible prend sa retraite est une comédie enlevée, qui fait rire autant qu’elle touche, et rappelle qu’on peut être insaisissable… même en pantoufles.